Un très intéressant article publié par un membre de MSF dans le New England Journal of Medicine montre à quel point la communication est défaillante dans la gestion de l’épidémie d’Ebola en RDC (An Epidemic of Suspicion — Ebola and Violence in the DRC). Des messages et des comportements totalement inappropriés suscitent la méfiance et l’hostilité de la population, avec pour conséquence l’impossibilité de contrôler l’épidémie.
Ce n’est, malheureusement, pas nouveau. J’ai souligné des aberrations de la communication lors de l’épidémie de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest (Les errances de la communication sur Ebola).
L’auteur de l’article du NEJM, Vinh-Kim Nguyen, souligne en conclusion la défiance c de plus en plus fréquente de populations face à des programmes de santé publique, citant en exemple le retour de la rougeole en France et aux Etats-Unis à cause d’une insuffisance de vaccination. J’ajoute l’échec de la campagne d’éradication de la poliomyélite, éradication initialement prévue en 2000, celle de la vaccination contre la grippe H1N1 en 2009, qui s’est traduit par une baisse durable de la couverture vaccinale contre la grippe en France, ou encore, dans un tout autre domaine, le manque total de réussite de la campagne de l’Unicef et l’OMS pour promouvoir l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois. Les exemples foisonnent.
Nguyen écrit : « Les interventions médicales les meilleures sont insuffisantes si elles ne sont pas accompagnées d’efforts importants pour regagner la confiance, efforts basés sur l’apport des sciences sociales plutôt que sur de bonnes intentions. »