A la demande de l’Onusida, du Fonds Mondial, du Programme national de lutte contre le sida et du Programme national de lutte contre la tuberculose ivoiriens, j’ai commencé un travail dont l’objectif est de proposer des stratégies de communication sur le dépistage du VIH et de la tuberculose. Mon lieu de travail est la Côte d’Ivoire, mais les résultats sont destinés à être proposés à l’ensemble des pays d’Afrique Occidentale et Centrale.
Le premier projet porte sur l’insuffisance du taux de dépistage du VIH dans la population et plus spécifiquement chez les jeunes hommes. Dans les deux sous-régions, environ la moitié des séropositifs ignorent leur statut, bien sûr avec des différences selon les pays. Chez les hommes ce taux est nettement plus faible que chez les femmes. En collaboration avec le Pr Blé Yoro, de l’université Houphoët-Boigny d’Abidjan, nous réalisons mi-juin une enquête socio-anthropologique pour identifier les représentations du VIH et du sida, ainsi que les déterminants de la décision de demander un test de dépistage. Je m’appuierai sur les résultats de de cette étude pour proposer une stratégie et un plan de communication pour augmenter la demande de dépistage.
Le second projet porte sur le diagnostic de la tuberculose. En Afrique, comme ailleurs dans le monde, environ 40 % des cas de tuberculose ne sont pas diagnostiqués et quand un diagnostic est posé il est souvent trop tardif pour que les patients puissent guérir. Là aussi, nous commençons par une enquête socio-anthropologique qui servira de base à ma proposition de stratégie et de plan de communication, afin d’améliorer le taux de diagnostic.
L’impact de ces deux projets sur la morbidité et la mortalité en Afrique Occidentale et Centrale est potentiellement important. Quelques points d’amélioration des taux de dépistage du VIH et de diagnostic de la tuberculose se traduiraient par des dizaines de milliers d’infections, de maladies et de décès évités.
Pour la conception et la conduite de ces projets je m’inscrits dans la démarche de health literacy (culture en santé) largement utilisée dans les pays anglophones, mais malheureusement inconnue chez nous. Je conseille ceux que cette démarche intéresse de lire les publications de Don Nutbeam ou du groupe de travail sur la health literacy de l’Académie nationale de médecine américaine.