La Directrice du Programme de lutte contre les maladies infectieuses du Gabon m’a communiqué un document qui confirme l’analyse des erreurs de la communication sur Ebola en Afrique que j’ai faite dans des articles et des communications.
Un dépliant édité par son service, dans un pays qui a connu quatre épidémies d’Ebola, mentionne à juste titre comme unique message concernant la viande : « Ne pas toucher ni manger les animaux trouvés morts ou malades ». C’est exactement ce que j’ai proposé (reprenant d’ailleurs un message formulé voici des années dans les pays concernés par Ebola), ajoutant que ce message ne s’applique qu’à l’aire d’extension, bien connue, des chauves-souris réservoir pour le virus et concerne donc seulement 11 millions de personnes… sur un milliard d’habitants en Afrique subsaharienne.
Alors, pourquoi l’OMS a-t-elle pu recommander l’interdiction générale de la chasse dans toute l’Afrique subsaharienne ? Non seulement ce message occultait les vrais mesures de prévention, mais il décrédibilisait toute la communication et privait potentiellement les Africains d’une source majeure de protéines (à titre d’exemple, la quantité de viande de chasse du bassin du Congo est équivalente à la production bovine de l’UE). Il a même poussé à la faillite des éleveurs d’agoutis au Bénin…
Comment cette stratégie de communication a-t-elle pu perdurer pendant quatre ans sans être remise en cause ? Aujourd’hui encore, des documents de communication prohibent la chasse et même, parfois, encouragent la dénonciation des chasseurs auprès de la police…
Il y a probablement là un sujet de mémoire pour un étudiant en sociologie, communication ou santé publique.
N’hésitez pas à me demander les articles sur le sujet qui vous intéresseraient. Ma page sur Ebola.